L'éditorial

 

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Autour du Château de Maisons

Depuis un siècle et demi et plus, les hommes s'acharnent sur le domaine de Maisons, et nous avons raconté l'histoire de cette lente et persévérante mise à l’encan (1). On put espérer un moment, dans les années qui précédèrent  la guerre voir  desserrer le carcan. L’Etat, aidé par Frank Jay  GOULD, réussit à racheter certains terrains situés entre le Château et la Seine, et l'on constitua  ainsi la parcelle de parc actuelle, avec son discutable tracé en Y. On aurait pu continuer et, au coup par coup, dégager progressivement le Château, en particulier sur les points suivants :

L’avenue du Louvre, qui d’ailleurs fait partie du domaine privé de l’Etat, aurait pu être scindée par le milieu, ce qui, tout en préservant la circulation, aurait permis de valoriser le Château et aux nombreux visiteurs d’en faire le tour complet, désir bien modeste… Les Conservateurs successifs du Château ,  Madame Iléana de Voguë, Présidente de la société des Amis du Château, l’Association de Sauvegarde du Parc, demandaient en 1992 au Directeur Régional des Affaires Culturelles "La réunification de l’environnement immédiat du monument, essentiel à la compréhension de cet édifice". Le 20 mai 1992, répondant à Madame de Voguë, le Conservateur Régional des Monuments historiques écrivait " l’évolution de la gestion du Château de Maisons est l’une des préoccupations immédiates de la DRAC de l’Ile-de-France… L’objectif du ministère et de la Culture est bien de reconquérir des espaces nécessaires à la valorisation de ce domaine prestigieux et dans ce cadre le rattachement de la rue du Louvre est nécessaire. " Depuis cinquante ans que l’on en parle, rien n’a été fait !

• L’occasion s’est plusieurs fois présentée pour l’Etat d’acquérir les deux propriétés situées en  face du Château, dont l’une vient tout récemment d’être vendue, afin d’en dégager les abords. Toutes les propositions faites par Madame de LA RONCIERE, Administrateur du Château, ainsi que par l’auteur de ces lignes, ont été écartées et l’Etat n’a pas non plus saisi l’occasion, à la mort de Mme LEVY, d’acquérir sa propriété, vestige des anciennes écuries du Château, aujourd’hui édifice classé depuis octobre 1980, non visitable car appartenant à des particuliers, et ou se trouve " la Grotte " magnifique nymphée. Et il faudra bien un jour parler de l’Hôtel du Parc.

• Puisqu’il faut s’accommoder des nuisances du pont mal venu reliant Maisons-Laffitte à Sartrouville, ne pourrait-on pas enfin en améliorer les abords, dans des conditions compatibles avec l’environnement du Château ? Hélas, cela ne semble pas être le cas, car la ZAC de l’entrée de Maisons aggrave regrettablement la situation, puisque les constructions se poursuivent allègrement dans cette zone convoitée parce que privilégiée. Les immeubles qui totaliseront près de 450 logements, poussent comme des champignons, et se voient des fenêtres du Château… Non loin, on regarde avec consternation la construction prétentieuse à colonnes de l’avenue du Général Leclerc…l’architecture indigente des nouvelles constructions de la rue de Paris… que nous prépare-t-on encore ? On pourrait certes continuer l’énumération de la dégradation de l’environnement du Château. Pourtant, les efforts menés depuis 38 ans par l’Association de Sauvegarde avaient montré la voie à suivre, voie logique et raisonnable : les classements et inscriptions de nombreux monuments générant des périmètres de protection, le classement à l’inventaire des Sites et des Monuments Naturels des voies (2), pelouses et réserves boisées du Parc en 1989, complété en 1994 par le classement de sites hippiques… Toutes ces actions pour rappeler constamment que nous sommes en présence d’un domaine historique, un de ces ensembles architecturaux et paysagers qui, dans bon nombre de pays étrangers, seraient protégés, célébrés, restaurés, mis en valeur. Mais, chez nous, le Parc de Maisons, conçu par François Mansard, va perdre son caractère résidentiel et ressemblera bientôt à une de ces petites villes de banlieue sans aucune attraction.

Serait-ce le désir de certains ? et en sont-ils conscients ? C’est pourquoi je ne saurais trop encourager l’Association de Sauvegarde du Parc à obtenir une protection supplémentaire par la mise à l’étude le plus rapidement possible de la  ZPPAUP qui permettra l’insertion des bâtiments dans le paysage tout en maîtrisant leur évolution…et qu’elle demande depuis douze ans !

 

Georges POISSON

Conservateur Général Honoraire du Patrimoine.

Membre d’Honneur de l’Association de Sauvegarde du Parc de Maisons-Laffitte.

 

(1) Georges Poisson, De Maisons-sur-Seine à Maisons-Laffitte Association de Sauvegarde 3ème édition 1993.

(2) Avec certains échecs : en 1980, le DRAC de l’époque que j’avais mené sur place, refusa de protéger l’ancienne maison de Marcel Boussac, ouvrant ainsi immédiatement le chemin aux bétonneurs. La protection des monuments et des sites est un domaine ou l’on livre beaucoup de batailles, en n’en gagnant que quelques-unes. L’auteur de ces lignes l’éprouve depuis cinquante ans…

 

 

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Dernière modification : 15 January 2001