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...A
la façon coin coin...ou de "SORMANO*"
Non loin de la grande ville et de la grande cour du
grand monarque, il existait une petite ville avec une petite cour et un
petit monarque. Dans la petite ville du petit monarque, il existait un
petit domaine privé dont avait charge de gestion une autre petite
cour avec un dirigeant qui avait l'audace de lui tenir tête et par
conséquent de fortement l'agacer, puisqu'il était bien connu
qu'il n'admettait pas tous ceux qui avaient l'audace de s'opposer à
ses oukases..
Or, depuis quelques temps, le petit monarque ne décolérait
pas, pensez donc, il y a tout juste quelques semaines, il avait failli
se faire bouter hors sa petite ville par une concurrente opposée
à sa conception des choses de son petit royaume et depuis il avait,
selon ses propres termes, juré de se venger. Comme le dirigeant
qui lui tenait tête devait prochainement officier la grande messe
de ses ouailles, il décida de commencer par se venger sur lui et
imagina une stratégie pour le bouter hors son domaine privé.
Alors il alla trouver, secrètement bien sur, faisant faire les
basses besognes par les autres, son âme damnée préférée
dite Mimi la tigresse qui étant assidue à sa petite cour
et dont les coups bas et les changements de cap bien connus n'avaient
d'égal que son appétit d'accéder aux fonctions suprêmes
de sa petite ville y compris celle du petit monarque. Mimi la bien nommée
sentant la récompense toute proche, décupla ses efforts
en se lançant dans une chasse bonimenteuse à faire pâlir
le pape des camelots, pour récupérer les petits papiers
qui lui auraient permis de mettre le dirigeant récalcitrant dehors.
De plus, il recruta toujours secrètement Balou-Balou adepte du
Panthère-Club, pour qu'il fit une liste contre le dirigeant récalcitrant.
De son côté, toujours affublé de son manteau couleur
de muraille, il prit lui-même son bâton de pèlerin
et commença par aller trouver le grand prêtre qui présidait
aux courses des quadri jambes dans le pays et lui demanda d'être
de son côté pour qu'il envoie un de ses missiles -dont il
était par ailleurs fort pourvu - sur le dirigeant récalcitrant.
Puis il fit la tournée des popotes en rappelant à qui devait
l'entendre, comme aux autres, qu'il leur avait rendu grands services dans
le passé et qu'il était d'ailleurs prêt à leur
en rendre d'autres, bien plus grands encore.
Le jour de la grande messe de l'irréductible dirigeant venu, Balou-Balou
eut beau clamer de sa voix de stentor que, juré, craché,
il n'était pas le paillon du petit monarque et que même il
avait précédemment accordé ses suffrages à
la concurrente du petit monarque- façon très éléphantesque
de casser la porcelaine du petit monarque- aucune autre félinerie
n'y fit. Bien piètre calcul, car ce fut l'échec.
Le petit monarque avait eu le tort d'oublier que les habitants du domaine
privé y étaient très attachés et que sans
être des gaulois attardés, ils aimaient leur Domaine que
selon ses propres termes il avait à plusieurs reprises qualifié
d'incontournable … et de gibier impossible.
·
*Chronique satirique de la vie locale ayant eu sa place
dans le magazine municipal de 1990 à 1992 et comme l'écrivait
en septembre 1991 le rédacteur en chef "…ce ton humoristique
doit permettre au lecteur de comprendre que le sérieux de la vie
municipale n'empêche pas que l'on puisse s'en divertir."